Un 16e ou un 17e choix, ça donne ce joueur

Repêcher des joueurs qui n’auront pas beaucoup d’impact sur l’équipe au 16^e ou au 17^e rang, c’est presque la norme.

Le Canadien a le bonheur d’avoir deux choix de première ronde pour le prochain encan. Et pas des choix si lointains avec le 16^e et le 17^e.

Il y a de quoi se réjouir quand on se rappelle qui a été repêché à ces rangs: Markus Naslund, Andrew Cassels, Kyle Connor, Tom Fitzgerald, Tomas Hertl, Travis Sanheim, Tom Wilson ou même Kaiden Guhle, plus récemment.

Mais c’est plutôt rare que ça vire comme ça. Si on continue la liste, on retrouve d’autres bons joueurs comme Jason Allison ou Bryan Marchment. Sauf que ça s’arrête vite. 

Beaucoup d’échecs

Sur les 42 joueurs repêchés à ces rangs entre 1985 et 2005, la carrière de 21 d’entre eux a fait patate. C’est-à-dire qu’ils ont joué moins de 200 matchs en carrière. C’est 200 matchs de plus que moi, je vous le concède.

En enlevant les gardiens et les joueurs qui n’ont pas joué un match dans la LNH, j’ai calculé ce que ça donne, comme carrière, un 16^e ou un 17^e choix, en me fiant sur les patineurs repêchés entre 1985 et 2005.

Évidemment, de très bons joueurs et d’autres moins bons viennent faire varier la moyenne. Mais ça donne des prévisions plus réalistes sur les attentes qu’on devrait avoir concernant ce rang de repêchage.

Pour un attaquant, ça donne une carrière de 525 matchs et 269 points.

Pour l’illustrer, ça donne la carrière de Doug Wickenheiser (qui avait été premier au total) ou de Sergei Berezin (choix de 10^e ronde), dont le passage à Montréal fut limité à marquer le 10 000^e but de l’organisation.

Pour un défenseur, c’est nettement plus intéressant. Ça donne 112 points en 466 matchs. C’est la carrière de David Tanabe ou Thomas Hickey, par exemple.

D’ailleurs, c’est plutôt marqué et impressionnant, la différence entre la qualité des défenseurs qui ont été repêchés au 16^e ou au 17^e rang, et celle des attaquants.

Autrement dit, les clubs se sont plantés beaucoup plus souvent avec des attaquants qu’avec des défenseurs.

En fait, 74% des défenseurs repêchés au 16^e ou au 17^e rang ont connu une carrière intéressante. Chez les attaquants, c’est 58% des 48 patineurs repêchés.

On les échange ou pas?

La question que la direction du Canadien doit être en train de se poser, c’est: est-ce qu’on devrait échanger ces deux choix pour s’avancer au repêchage? Contre le sixième choix, par exemple, si les espions du Canadien apprennent que Caleb Desnoyers peut être disponible.

Là, on est dans un autre monde pour les chances de frapper un circuit. Depuis 1970, tous les sixièmes choix ont joué dans la LNH. On parle, en moyenne, d’une carrière de 629 matchs et 391 points.

C’est la carrière de Maxim Afinogenov, R.J. Umberger ou Valeri Bure. Ça peut paraître pas si emballant comme comparaison, mais on comprend qu’on s’approche beaucoup plus d’un joueur ayant de l’impact que Sergei Berezin.

Bref, si des équipes sont prêtes à danser avec le CH et souhaitent avoir deux fléchettes à lancer plus loin, plutôt que d’en lancer une à la fin du top 10, je vote pour!